Lorsqu’on débute en photographie, le paysage peut sembler plus facile d’accès que les autres genres photographiques, car il n’y a pas besoin de savoir diriger un modèle ou encore de rester planqué des heures à attendre un animal qui ne pointera peut-être jamais le bout de son nez. Et puis après tout, un paysage ne bouge pas ! Pourtant je vous assure que ce genre présente également son lot de difficultés. Voyons ensemble quels sont les erreurs à absolument éviter pour créer des images plus intéressantes.

Les erreurs à ne pas commettre en photographie de paysage

Ne pas maîtriser son appareil photo

Si comme moi vous avez débuté en utilisant le mode tout automatique, vous vous êtes certainement rendu compte que vos photos sont banales, elles ne retranscrivent pas aussi bien que vos yeux la beauté du paysage qui se présente à vous. En effet, le mode automatique se contente de correctement exposer la scène pour que celle-ci ne soit ni trop sombre ni trop lumineuse, mais il ne se soucie guère du reste.

Pour créer des images plus impactantes et captiver le regard du spectateur, il va falloir utiliser les effets créatifs: ils peuvent être obtenus en jouant avec les paramètres du triangle d’exposition, pour cela il faudra utiliser des valeurs plus ou moins précises. Je vous conseille alors d’utiliser les modes semi-automatiques priorité à l’ouverture (A) et priorité vitesse (S) pour avoir le contrôle sur 1 réglage de ce triangle, tout en laissant l’appareil gérer les paramètres restants.

Vous aurez donc l’esprit beaucoup plus tranquille puisque vous n’aurez toujours pas à vous occuper de l’exposition, l’appareil s’en charge toujours. En jouant avec l’ouverture il est possible d’obtenir une photo nette du premier plan jusqu’à l’infini, ou au contraire de flouter l’arrière-plan pour que le sujet se détache de celui-ci. En jouant avec la vitesse d’obturation il est possible de figer le mouvement d’une action rapide, ou de réaliser une pose longue en montrant le mouvement.

De plus vous allez pouvoir régler l’intensité de ces effets. C’est en les intégrant à vos compositions que vous allez pouvoir rendre vos photos plus dynamiques, voilà pourquoi il est primordial de bien avoir la main sur ses réglages. Une fois que vous serez suffisamment à l’aise avec ces modes, utilisez le mode manuel M pour d’avantage de créativité !

Si vous ne maîtrisez pas encore tout cet aspect, rendez-vous sur maxime orsini pour apprendre à vous servir de chacun de ces modes.

Ne photographier que par beau temps

Lorsque le soleil tape fort et que le ciel est bien bleu, rien de tel qu’une petite promenade en bord de mer, ou une randonnée en plein montagne. C’est également l’occasion de prendre son appareil photo avec soi, et pourquoi pas réaliser quelques photos sympas de cette belle journée. Mais il y a de fortes chances qu’en rentrant chez vous et en regardant vos photos sur Lightroom, vous soyez déçus. En effet, lorsque le soleil est haut dans le ciel, c’est le pire moment de la journée pour photographier, car la lumière est « dure ».

Une lumière dure va marquer les ombres et ne mettra pas en valeur le paysage. On préfère généralement la lumière plus douce du début de matinée ou de la fin d’après-midi. L’idéal reste encore de photographier durant l’heure dorée ou l’heure bleue. Bien que les photos de couchers de soleil soient particulièrement envoutantes, je ne vous conseille pas de ne faire que ce type de photo. Il est tout à fait possible de réaliser de très beaux clichés à d’autres moments de la journée, mais pour ça il va falloir réaliser des sorties avec des conditions météos différentes.

Ainsi, les journées pluvieuses, nuageuses, orageuses, brumeuses, peuvent représenter des opportunités pour créer des photos uniques. Ce ne sont pas les sorties les plus agréables pour se promener, mais vos photos auront un charme tout autre. Essayez alors de retourner photographier des scènes que vous avez déjà capturé dans le passé, mais avec des conditions météos différentes, puis comparer vos photos sur Lightroom pour voir si cette sortie en valait vraiment la peine !

Ne photographier que des spots populaires

Pas toujours évident de trouver des lieux adéquats à la photo de paysage, surtout lorsqu’on habite dans une grande ville. Il faut souvent prendre la voiture et rouler un bon moment pour pouvoir se rendre en pleine nature. Évidemment le premier réflexe lorsqu’on prévoit une telle sortie est de regarder sur internet quels sont les spots les plus populaires de la région, car cela nous garantit de rentabiliser notre sortie en ramenant à la maison des photos intéressantes. Personne ne veut rouler des heures pour au final rentrer bredouille, ce qui est parfaitement compréhensible !

Il n’y a aucune honte à ça, c’est même une très bonne manière de se motiver à pratiquer la photo de paysage, mais je pense que c’est dommage de ne faire que ça car de cette manière on bride sa créativité. Les réseaux sociaux influencent grandement notre manière de photographier et donc notre style, on se met un peu à ressembler à tout le monde.

La photo de paysage c’est aussi l’envie de partir à l’aventure et d’explorer de nouveau recoin ! Il faut savoir sortir des sentiers battus en explorant de nouveaux spots moins populaires, voir totalement inconnus des photographes. Il sera certes plus difficile de trouver une scène et un sujet digne d’intérêt, mais lorsque vous en trouverez un, vous serez d’autant plus fière et aurez une photo vraiment unique. Je ne vous encourage pas à ne réaliser que ce genre de sorties, mais à vraiment varier entre les deux.

Une autre manière de procéder lorsque vous vous rendez sur un spot populaire est de trouver un angle / une approche différente pour capturer la scène et raconter votre histoire. Vous remarquerez par exemple en scrutant les photos du lieu sur Instagram que tout le monde utilise exactement la même composition. C’est donc le moment de vous creuser la tête et chercher à prendre le contre-pied pour vous distinguer des photographes amateurs.

Ne pas retoucher ses photos

Photographier un paysage ne représente en réalité que la moitié du travail, l’autre moitié consiste à retoucher ses images. C’est donc une étape indispensable à laquelle on ne peut échapper. La principale préoccupation des photographes est que leurs photos soient naturelles, qu’elles retranscrivent réellement ce qu’ils ont vu avec leurs yeux, c’est pourquoi beaucoup refusent de réaliser le travail de retouche.

Mais pourtant, les photos prisent par un appareil sont souvent désaturées, voir même un peu grisâtre, contrairement aux photos des smartphones qui elles présentent des couleurs beaucoup plus vives, car la retouche est effectuée de manière automatique. Ces photos ternes sont en réalité ainsi afin de nous laisser réaliser nous même le travail de retouche, mais également nous donner une plus grande liberté pour modifier les paramètres d’expositions, de saturation et de contraste.

Il est possible de réaliser une retouche très simple pour rester le plus naturel possible, elle doit être subtile pour ne pas venir dénaturer le paysage. Mais si vous êtes plus expérimenté, vous pouvez très bien pousser volontairement la retouche afin de créer une ambiance unique dans le but d’y apporter votre propre palette de couleurs, d’y apporter votre touche artistique. Le post-traitement offre réellement la possibilité de transformer son image afin d’amplifier les émotions qu’elle transmet. Mais attention, il faut savoir ce que l’on fait, au risque de perdre le spectateur avec une retouche excessive.