L’apprentissage coopératif est une approche selon laquelle les élèves travaillent en petits groupes pour atteindre un objectif d’apprentissage commun sous la direction de l’enseignant ou du tuteur. Cet article aborde plusieurs formes d’éducation coopérative qui se sont révélées très efficaces dans un environnement d’apprentissage scolaire ou de tutorat.

Tutorat et éducation coopérative en centre d’apprentissage

La stratégie Jigsaw d’Elliot Aronson 

La stratégie Jigsaw, plus communément appelée en français la “méthode puzzle”, implique une approche de travail en équipe où chaque membre étudie une partie d’un sujet et la transmet aux autres. Cette méthode permet un décloisonnement des connaissances et une responsabilisation de chacun dans le processus d’apprentissage collectif.

Chaque apprenant devient ainsi à la fois enseignant et élève, favorisant une dynamique d’échanges et d’enrichissement mutuel. Cette pédagogie active favorise l’engagement et la motivation des participants, tout en développant leurs compétences de communication et de travail en groupe.

Au-delà des seuls bénéfices académiques, l’apprentissage coopératif tel que décrit par Aronson contribue à forger des esprits plus ouverts, capables de s’enrichir mutuellement et de construire une connaissance partagée. C’est une approche convaincante qui montre de bien meilleurs résultats que les modalités plus traditionnelles d’enseignement-apprentissage.

La zone proximale de développement de Lev Vygotski 

Selon la conception de Vygotski de la zone proximale de développement, l’asymétrie de compétences dans un groupe permet de faire évoluer les apprenants vers un espace potentiel d’apprentissage, où ils pourront progressivement s’autonomiser.  Cette approche souligne l’importance de l’interaction sociale et de l’accompagnement d’un pair plus compétent pour stimuler le développement de l’apprenant. 

En s’appuyant sur cette théorie, les enseignants/tuteurs peuvent concevoir des situations d’apprentissage collaboratives favorisant le progrès des élèves au-delà de leurs capacités actuelles, vers de nouveaux niveaux de compétence.

La coopération entre pairs selon Jean Piaget

Le développement de l’enfant selon Piaget repose fondamentalement sur la coopération entre pairs. Piaget souligne en effet que c’est par les interactions entre égaux que l’individu peut réellement se socialiser, car elle permet une réciprocité et un sentiment d’égalité qui ne peuvent émerger autrement. La conception piagétienne met donc l’accent sur l’importance des relations horizontales entre enfants pour favoriser leur maturation intellectuelle et sociale. 

C’est un processus actif où les jeunes apprennent à confronter leurs points de vue, à les remettre en question et à les faire évoluer conjointement. Loin d’être une simple juxtaposition d’individualités, la coopération entre pairs est le creuset d’une véritable construction collective du savoir qui favorise les apprentissages.  Ces approches distinctes offrent des avantages complémentaires dans le processus d’acquisition des connaissances. En combinant ces méthodes, on crée un environnement d’apprentissage optimal où les élèves développent à la fois leurs compétences individuelles et leur capacité à travailler en équipe.

Cette disposition de travail collectif permet aux élèves d’assumer des responsabilités partagées tout en bénéficiant du soutien mutuel de leurs pairs. Ils apprennent à communiquer efficacement, à résoudre des problèmes de manière collaborative et à valoriser les contributions de chacun. Cela favorise non seulement l’apprentissage académique, mais aussi le développement de compétences sociales essentielles pour leur réussite future.

L’apprentissage coopératif, en réduisant le désengagement des élèves et en favorisant leur besoin d’interactions sociales, contribue à créer une atmosphère plus studieuse et chaleureuse dans le groupe. Les élèves travaillent en équipe pour créer et apprendre, mais en fin de compte, chaque élève est responsable de sa propre performance. Ils ont le temps de réfléchir/travailler seuls, et le temps d’interagir avec leurs pairs, pour assurer à la fois l’interdépendance positive et la responsabilité individuelle.  

Découvrez en plus sur les stratégies d’apprentissage, en consultant le site de l’Académie Diderot.