Sur les voies ferrées Suisse, chaque chantier comporte des risques que seul un encadrement rigoureux permet d’écarter. Le chef de la sécurité, désigné par la réglementation R RTE 20100, assure cette mission exigeante. Il surveille les travaux, dialogue avec la circulation ferroviaire et intervient avant qu’un danger ne se concrétise. Son rôle dépasse la simple observation : sa présence permanente rassure les équipes et garantit que chacun termine sa journée sans incident grave ni stress.
Responsabilité première : protéger les femmes et les hommes
Le chef de la sécurité commence son travail bien avant l’arrivée des équipes. Il examine les plans, mesure les hauteurs de caténaires et définit des distances d’éloignement. Une fois le chantier lancé, il se tient en bord de voie, radio dans une main, drapeau dans l’autre, prêt à ordonner l’arrêt dès qu’un train surgit. Aucun engin ne bouge sans son autorisation : bourreuse, pelle rail-route ou simple transpalette. Il vérifie le port des gilets, surveille la stabilité des passerelles et ajuste les balises lorsque la configuration change. En cas d’alarme, il fait reculer le personnel derrière la limite protectrice et consigne l’événement dans un carnet destiné au retour d’expérience collectif.
Quelles règles encadrent le chef de la sécurité en Suisse ?
La fonction s’appuie sur la prescription R RTE 20100, référence fédérale publiée par l’Office fédéral des transports. Ce texte détaille les marges d’éloignement, les signaux de cantonnement et les procédures d’alerte. Avant le démarrage d’un chantier, le chef de la sécurité valide par écrit le dispositif avec le gestionnaire d’infrastructure. Pendant les travaux, il enregistre les temps de coupure et informe le régulateur en temps réel. Tout au long de sa mission, il veille à garantir un niveau élevé de sécurité ferroviaire sur les chantiers en Suisse, en conformité avec les exigences réglementaires. Toute dérogation doit être autorisée par l’OFT ou les CFF, puis archivée pour audit interne ou externe.
Coordination continue entre équipes de chantier et trafic ferroviaire
Au quotidien, le chef de la sécurité sert d’interface entre les ouvriers, les conducteurs de train et le poste de régulation. Il planifie des créneaux de travail pour limiter les interruptions, recalcule les temps de blocage si une bourreuse accuse du retard et relaie les nouvelles consignes en quelques secondes. Son engagement réduit les retards de circulation tout en maintenant un niveau de sûreté constant. En collaboration avec le coordinateur de chantiers, il harmonise les mesures lorsqu’une même portion de voie accueille plusieurs opérations, évitant ainsi les croisements de matériels ou de personnels. L’efficacité de cette orchestration repose sur une communication radio ininterrompue et sur des briefings courts mais fréquents.
Veille technique et adaptation des mesures de protection
Le réseau évolue : caténaires modernisées, nouveaux engins rails-routes, limitations temporaires. Le chef de la sécurité actualise donc ses consignes à chaque changement. Il consulte les documents techniques mis à jour par les CFF, vérifie la mise hors tension des sections à rénover et adapte le balisage lumineux aux conditions de visibilité. Lors d’une averse ou d’une chute de neige, il modifie l’emplacement des sentinelles pour optimiser le temps de réaction. Cette réévaluation permanente s’appuie sur l’expérience terrain et sur des retours hebdomadaires faits au département Sécurité du gestionnaire d’infrastructure, garantissant que les pratiques s’améliorent en continu.
Formation et culture de sécurité partagée
Un chef de la sécurité suisse suit un cursus strict validé par un certificat délivré après examen théorique et pratique. La formation couvre la réglementation, la conduite à tenir en cas d’accident et les bases du secourisme. Sur chantier, il anime des quarts-d’heure sécurité, rappelle les règles de franchissement de voie et encourage les retours d’observation de la part des ouvriers. Par ce dialogue, il installe une culture qui valorise l’anticipation des risques plutôt que la simple réaction. Les nouveaux arrivants bénéficient d’un tutorat qui consolide rapidement les bonnes pratiques et réduit le nombre d’incidents dès les premières semaines.
La sécurité ferroviaire en Suisse progresse grâce à cette présence experte qui lie réglementation, technique et esprit d’équipe. Face à l’extension du réseau et à la densité croissante du trafic, ne serait-il pas temps de reconnaître davantage l’exigence de cette fonction et d’encourager de nouvelles vocations ?