Avant d’entreprendre des travaux sur une chaussée, il est indispensable de connaître la nature des matériaux déjà en place. En effet, certaines couches d’enrobés peuvent renfermer des substances nocives, comme l’amiante ou les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Pour le vérifier, on procède à un carottage des enrobés routiers, une méthode qui permet d’extraire et d’analyser des échantillons. Cette étape, souvent méconnue, s’avère pourtant déterminante pour garantir la sécurité des travailleurs, préserver l’environnement et assurer une gestion responsable des chantiers routiers.

Pourquoi un carottage amiante et HAP sur les routes ?

Pourquoi contrôler la composition des routes avant travaux ?

Lorsque des travaux de réfection sont programmés sur une chaussée, il n’est pas suffisant de regarder la surface : l’enrobé peut renfermer de l’amiante ou des HAP, qui menace la santé des ouvriers et des riverains. Le carottage des enrobés routiers est utilisé pour extraire un échantillon représentatif du bitume afin d’en analyser la composition chimique et minérale. Ce contrôle préliminaire sert à anticiper les mesures de protection à mettre en place. Sans ce diagnostic, des particules nocives pourraient se diffuser dans l’air au moment de rabotages ou de dépose d’enrobé, ce qui poserait un danger sanitaire majeur.

Comment se réalise un carottage amiante et HAP dans les chaussées ?

La procédure commence par une étude documentaire du site, afin de repérer les enrobés susceptibles de contenir des polluants. Ensuite, des prélèvements sont réalisés à l’aide d’une carotteuse, à des emplacements choisis selon un plan d’échantillonnage. Ces prélèvements, carottages amiante et HAP, concernent plusieurs couches de l’enrobé, de la couche de roulement jusqu’aux couches de base selon la profondeur visée. Les échantillons sont conditionnés dans des sachets étanches et envoyés à un laboratoire accrédité pour des analyses par microscopie électronique ou par chromatographie. Le rapport final indique la présence ou l’absence d’amiante et les teneurs en HAP, permettant d’orienter les choix opérationnels.

Quels risques sanitaires et environnementaux évitent-t-on ?

L’amiante est classé cancérogène et peut libérer des fibres respirables dangereuses si les matériaux sont détériorés ou chauffés. Les HAP sont des hydrocarbures aromatiques polycycliques classés parmi les substances toxiques persistantes, pouvant altérer l’ADN ou causer des troubles respiratoires. En mélange dans les enrobés routiers, ces composés peuvent se disperser lors des travaux. Le carottage des enrobés routiers permet donc de diagnostiquer leur présence avant toute manipulation. Selon les résultats, des mesures de protection collective (évacuation à l’air filtré, confinement) ou individuelle (masques spécifiques) sont mises en place pour prévenir toute contamination.

Quels avantages tire-t-on de cette démarche de diagnostic ?

Le carottage des enrobés routiers offre une connaissance fiable du matériau existant avant travaux. En validant l’absence de polluants ou en quantifiant leurs teneurs, on sécurise la zone pour les intervenants et on limite les risques pour la population avoisinante. Ce diagnostic permet également de choisir le mode de gestion des déchets : un enrobé non contaminé pourra être recyclé ou réutilisé, tandis qu’un enrobé contenant des niveaux critiques de HAP ou d’amiante devra être éliminé selon les filières réglementées. Le maître d’ouvrage dispose ainsi d’une base objective pour planifier le chantier, budgéter les protections et anticiper les contraintes environnementales.

Quelles obligations légales imposent ce genre de carottage ?

Depuis quelques années, des textes réglementaires imposent un repérage de l’amiante avant travaux, applicable aux enrobés routiers dans certains cas. Le décret n° 2017-899 du 9 mai 2017, parmi d’autres textes, encadre la manière dont doit être fait le diagnostic selon les matériaux concernés. En outre, pour les ouvrages de transport, certaines normes ou arrêtés fixent des seuils tolérables en HAP pour envisager le recyclage ou l’élimination des enrobés. Ces obligations légales visent à protéger la santé publique et à structurer la gestion des déchets dangereux issus de la voirie. Si le diagnostic révèle des teneurs importantes, les entreprises doivent suivre des prescriptions strictes pendant le chantier et l’élimination.

Le recours au carottage amiante et HAP sur les routes constitue une démarche de prévention indispensable pour tous travaux affectant des chaussées. Ce contrôle précis rend possible une planification rationnelle des chantiers, tout en adaptant les contraintes sanitaires et environnementales à la situation réelle du matériau. Au-delà de respecter les textes, cette pratique améliore la sécurité sur le terrain, protège les intervenants et les riverains, et oriente les choix quant au traitement des déchets issus des travaux routiers.